Si vous êtes en train de lire cet article, c’est que vous devriez sûrement être en train de faire d’autres choses.
Je vais vous parler du schéma classique de procrastination: vous savez, la sensation de s’enfoncer de plus en plus au fur et à mesure que l’échéance approche, le sentiment de culpabilité qui vous envahit et, pour finir, la panique totale qui vous prend et vous met un coup de pied aux fesses, vous donnant assez d’énergie et de motivation pour tout faire dans le dernier laps de temps qu’il vous reste.
C’est de cette dernière phase dont je vais vous parler. Vous avez la possibilité d’arrêter de combattre la procrastination et vous en servir à votre avantage, en utilisant ces moments de panique pour les transformer en motivation à être incroyablement productif.
Avertissement: ces tactiques seront utiles pour les personnes ayant tendance à procrastiner mais qui parviennent tout de même à respecter les dates butoir la plupart du temps. Si vous procrastinez au point de régulièrement échouer à respecter les échéances, je ne suis pas sûr de pouvoir faire grand-chose pour vous.
Assignez-vous vous-même des dates d’échéances
Je ne vous parle pas de mettre un rappel dans votre agenda ou sur votre smartphone. Il s’agit de le dire à d’autres personnes (votre patron ou vos clients), qui pourront vous tenir responsable.
Parfois vous pouvez avoir un projet sans date limite de réalisation, qui sera toujours dans votre tête. Vous savez que vous devez le faire, mais comme il n’y a pas de date butoir, vous ne le mettez jamais en priorité et vous finissez par ne jamais vous y mettre - et en culpabilisez.
Il y a une solution à cela: lorsque vous devez vous occuper d’un projet, commencez par dire à quelqu’un que vous finirez ce projet pour une date donnée. Pensez à choisir une date raisonnable, mais pas trop éloignée. Écrivez même sur papier votre engagement afin de le rendre encore plus réel.
Cela vous stressera peut-être un peu plus, mais parce que vous avez une date limite, vous savez que vous vous en occuperez, au lieu de n’être qu’une chose permanente de plus dans votre liste de tâches à faire.
Surchargez-vous
Il y a un “dicton” moderne qui dit: si vous voulez qu’une tâche soit accomplie, donnez-la à la personne la plus occupée du bureau.
Et c’est vrai. Donc, vous devez vous transformer en personne très occupée. Acceptez plus de tâches que vous ne pensez pouvoir gérer. Êtes-vous effaré en vous demandant comment allez-vous pouvoir tout faire à temps ? Parfait. C’est cet état d’esprit qui vous bouscule et propulse votre productivité. Laissez cet énergie due à la panique vous motiver à faire le boulot. Au final vous serez surpris de constater que vous avez tout réussi à tout faire et vous pourrez aller vous reposer.
Attendez jusqu’au dernier moment
Si vous avez l’habitude de procrastiner, le simple fait de penser au tâches que vous devriez être en train de faire occupent l’esprit. Si c’est faisable, prévoyez juste de vous occuper du projet durant le minimum de temps nécessaire à le compléter. Vous savez que quand la situation devient urgente, par exemple, vous pouvez écrire un rapport en quelques heures. Alors planifiez “écrire un rapport” sur votre agenda 4 heures juste avant le moment fatidique où vous devez le rendre. Puis faites d’autres choses.
Ainsi vous aurez vidé de votre esprit cette tâche, vous permettant de vous consacrer à d’autres projets, et vous rendrez le rapport à temps. Cela a parfois pour effet supplémentaire de vous rendre tellement inquiet de ne pas réaliser la tâche à temps, que vous vous y mettrez avant l’heure prévue. Mission accomplie !
Faites en premier ce qui est dû en dernier
Disons que vous ayez 4 projets en cours, chacun ayant leur date limite bien définie. Qu’entends-je par “bien définie” ? Retour au 1er point ! Un des projets doit être terminé pour dans 1 mois, un autre pour dans 3 semaines, un autre dans 2 et le dernier pour la semaine prochaine.
Travaillez à l’envers: commencez par le projet à terminer dans un mois, et finissez-le. Puis enchaînez avec celui à rendre dans 3 semaines. Et ainsi de suite. Continuez jusqu’à que vous arriviez au projet le plus urgent, celui à rendre pour la semaine prochaine. Puis, laissez le stress vous donner l’énergie pour le finir.
Voyez-vous ce qui s’est passé ? Vous avez abattu 1 mois de boulot en 1 semaine et avez pu tout finir à temps. Félicitations, vous avez méritez de prendre 3 semaines de repos.
Besoin d’être convaincu ?
Voilà un exemple réel. Cet article n’est pas à publier pour une date précise. J’ai un autre article à écrire qui lui est à rendre pour dans 3 jours. J’ai commencé par celui que vous êtres en train de lire. Les conséquences de mon échec à rendre le second article à temps (une réprimande par mon éditeur, une annulation potentielle de la parution) sont assez mauvaises pour que je me force à tout finir avant l’échéance. Et j’aurai donc fini deux articles à temps. Productif, n’est-ce pas ?
Procrastinez de manière utile
Sur votre liste de choses à faire, il y en a sûrement une ou deux que vous aimez faire plus que les autres, mais qui ne sont pas urgentes. Peut-être s’agit il de ranger votre bureau, ou commander des fournitures de bureau, ou bien encore rendre votre signature d’email un peu plus professionnelle. Commencez par celles-ci ! Si vous pouvez optimiser votre temps, plutôt que de le passer à surfer sur le net et ronger vos ongles à propos de la présentation que vous devez rendre pour Jeudi prochain, en faisant des choses qui doivent être faites, vous avez rendu cette procrastination productive.
Enfin, quand la présentation approche à grand pas, laissez la peur de ne pas être assez préparé vous transcender afin de la réaliser et la finir.
Article traduit de l’anglais. Par Nell McShane Wulfhart. Photo “Business People Discussing Work” by Ambro.