Tu as le nez dans tes études ou déjà salarié, avec une envie de reconversion dans une carrière de développeur web ? Tu as peut-être tout un tas de questions qui te trottent dans la tête.

  • Comment évolue le marché en terme d’offre et de demande ?
  • Est-ce que c’est trop tôt ou trop tard pour se lancer en tant que développeur web?
  • Vers quoi se spécialiser : développement mobile, front-end, back-end ?
  • Combien cela coûte-t-il (aussi bien financièrement qu’en terme de temps) de se former au développement web ?
  • À quel salaire peux-tu prétendre, et surtout, par où commencer ?

Pour t’aider à comprendre et t’orienter dans ce métier de développeur web, voici tout d’abord un petit tour d’horizon avec mon retour d’expérience.

Dès mon plus jeune âge, je voulais devenir développeur. Mais développeur, c’est comme le fameux “informaticien” : c’est vaste. On peut être développeur de jeux vidéo, de sites web… Puis, au sein de ces professions, il y a des spécialisations.

Moi, je voulais être développeur front-end, le partenaire du développeur back-end  - je reviendrai sur ces termes plus tard. Après plusieurs années dans le service client et le management, j’ai décidé d’entamer une reconversion professionnelle pour atteindre mon objectif.

Cela m’a pris un an au total, mais ça valait le coup. J’exerce ce métier depuis maintenant trois ans et, très important, je ne regrette pas du tout.

Est-ce que ce métier est fait pour toi ?

Pour commencer, tu dois être conscient des enjeux de ce métier, de ses avantages et de ses inconvénients. En effet, quel que soit le domaine, on ne démarre pas une formation au hasard, au risque d’y perdre son temps et son argent. Le métier de développeur requiert certaines qualités indispensables comme :

  • La passion : elle t’anime tous les jours. Le monde du développement web se vit à 1000 à l’heure. Notamment avec les mises à jour très fréquentes de toutes les technologies que tu utilises. Sans cette passion, tu n’auras pas la foi de rester informé des nouveautés ni même d’essayer de nouvelles choses. Par conséquent, tu risques d’être très rapidement largué.
  • La patience : tu ne sauras pas tout du jour au lendemain. D’ailleurs, tu ne sauras jamais tout. Il te faudra du temps pour apprendre et découvrir complètement ce métier de développeur web. Si le HTML et le CSS sont relativement simples à apprendre, c’est différent avec le Javascript ou les bases de données.
  • La persévérance : la carrière de développeur web est faite de hauts et de bas. En effet, tout peut sembler si facile par moment. Puis, une fonctionnalité plus complexe ou la découverte d’un bug peuvent venir tout chambouler. Parfois, cela peut prendre des jours à développer une fonctionnalité ou à résoudre un problème rencontré. Dans ces moments-là, ton moral et tes sentiments peuvent faire les montagnes russes. Tout le monde n’est pas capable de supporter ces situations.

Si tu possèdes déjà ces premières qualités, tu es à mon sens plutôt bien parti.

Partager ton savoir est également un des éléments fondamentaux de ce métier. Alors, certes, au début tu auras plus à apprendre des autres - que ce soit sur internet ou auprès de tes nouveaux collègues - mais lorsque l’occasion se présentera, n’hésite pas à rendre la pareille.

Le choix de la formation

choisir sa formation de développeur web

Si tu penses que cette voie est faite pour toi, tu vas donc devoir choisir ta formation. Quelle que soit ta situation actuelle, sache qu’une école n’est pas obligatoire. Elle facilite grandement l’accès au métier, notamment grâce aux stages, mais, je connais un grand nombre de personnes qui se sont formées elles-mêmes.

Si tu choisis de suivre une formation, beaucoup d’établissements te proposeront leurs services. Tout dépend du temps dont tu disposes. Par exemple, un étudiant aura globalement plus de temps qu’une personne salariée avec une famille à charge. Tes moyens financiers joueront également dans la balance.

Pour ma part, j’ai choisi la formation courte, mais pas trop non plus. Une formation de 3 mois est une belle illusion. En effet, ne t’y trompe pas, le métier ne s’apprend pas en si peu de temps. Ce type de cursus est utile si tu as un mini-projet HTML/CSS voire Javascript à réaliser pour ton entreprise. En revanche, ce sera un peu léger si tu souhaites commencer une carrière de développeur web.

Une formation de 5 mois suivie d’un stage est tout à fait faisable et j’en suis la preuve. Après autant de temps d’école à apprendre le HTML, le CSS, Git, l’utilisation du terminal et bien plus, j’ai immédiatement été pris pour un stage de six mois.

Malheureusement, la société n’ayant rien à m’apporter, j’ai démissionné. D’ailleurs, cette démission nous renvoie directement aux qualités évoquées plus haut. Sans ma passion pour ce métier de développeur web et ma persévérance, j’aurais pu abandonner. Mais heureusement, je me suis immédiatement mis en quête d’une autre entreprise. L’avantage du stage, c’est que tu augmente grandement tes chances d’être recruté, surtout si tu as bien travaillé pendant ta formation.

Après quelques jours de recherches, je commence donc une nouvelle carrière de 2 ans dans une autre startup.

Les écoles à proposer ce type de formations sont nombreuses. En voilà deux que je connais plus particulièrement, et dont j’ai eu d’excellents retours : la Wild Code School et O’Clock. La première est en présentiel, alors que la seconde est 100% à distance. Les prix sont similaires, à toi de te renseigner (en fonction de tes envies) avant de te lancer !

Et si tu as plus de temps, pourquoi ne pas essayer une école d’ingénieur ? Tu y découvriras les choses bien plus en détail (comment fonctionne un ordinateur, la gestion de la mémoire, etc.).

Front, back, fullstatck, mobile ?

Lorsque tu auras choisi ton établissement de formation, tu devras très probablement choisir une spécialisation : front-end, back-end, mobile… Pour le coup, il est difficile de t’aider à ce stade, tu es le seul à pouvoir choisir ton orientation. Mais voici cependant quelques pistes qui te permettront de te décider :

  • Front : Si tu as une sensibilité graphique, que tu aimes les belles interfaces, alors le front est probablement fait pour toi. Tu vas développer tout ce que l’utilisateur peut voir, ainsi que toutes les interactions qu’il peut effectuer avec le site
  • Back : Si devoir gérer les compatibilités entre les navigateurs te rebute d’avance et que tu n’as pas spécialement d’attirance pour le développement de l’interface utilisateur, alors le back est peut-être ce qu’il te faut. Tu seras chargé de développer du code côté serveur, de t’occuper des chemins d’accès, les systèmes de connexion, de concevoir et gérer des bases de données, des API…
  • Fullstack : Si ces deux aspects t’intéressent, alors pourquoi ne pas te diriger vers une carrière de développeur web fullstack ? Généralement, ce terme définit un développeur web qui est à l’aise aussi bien en front qu’en back, bref, quelqu’un de polyvalent.
  • Mobile : Et si tu n’es pas du tout branché web, tu peux te diriger vers le mobile natif (avec Swift pour iOS, Java pour Android) et ainsi développer des applications à destination des smartphones et tablettes.

Y a-t-il encore de la place ?

Une fois ton diplôme (ou non) en poche, c’est parti pour la recherche d’une entreprise dans laquelle tu pourras t’établir quelques mois, voire quelques années. Et là, deux questions qui reviennent à ce sujet :

  • Est-il facile de trouver un CDI dans ce domaine, sous-entendu “Comment évolue le marché de l’offre et de la demande ?”
  • À quel salaire puis-je prétendre ?

À ces deux questions, je répondrais : tout dépend de ta région.

En effet, tu peux trouver un grand nombre de postes dans les grandes agglomérations et les salaires y seront aussi plus importants. Mais attention, cela ne signifie pas que si tu n’habites pas à Paris, tu ne trouveras rien ou pour un faible salaire.

Globalement, il y a aujourd’hui beaucoup plus d’offres d’emploi que de développeurs. Je reçois chaque semaine de nouvelles offres, notamment sur LinkedIn, pour de nouveaux postes à pourvoir. Est-ce que cela va durer ? Je serais devin si je pouvais donner une réponse exacte, mais à mon avis, non, ça ne durera pas.

En effet, les établissements de formation se multiplient et l’apprentissage du code est également accessible gratuitement ou à un faible coût depuis chez toi grâce à des plateformes comme TreeHouse, Codecademy, OpenClassrooms ou tout simplement YouTube en cherchant un peu. De quoi faire naître de nouveaux développeurs web très rapidement.

Mais attention, là encore les choses sont à nuancer. Il y a les bons et les mauvais développeurs. Le bon développeur web écrira un code propre, lisible et fonctionnel. Un mauvais se contentera d’un code fonctionnel, mais qui ne sera pas durable dans le temps.

Les entreprises, aujourd’hui, ont du mal à recruter des développeurs, non pas par manque de candidats disponibles, mais par manque de bons candidats. Les uns comme les autres ont certaines prétentions salariales qui ne sont pas toujours en accord avec les moyens des entreprises (il faut savoir que tu seras toujours trop cher pour une compagnie) ou leurs compétences techniques.

À quel salaire puis-je prétendre ?

Mais alors justement : à combien peux-tu prétendre en tant que développeur web junior ? Comme cité plus haut, une grande agglomération comme Paris proposera généralement des salaires plus élevés qu’en province.

À titre d’exemple, lorsque je suis sorti d’école, je tablais sur 35 000€ bruts par an minimum sur Paris. Pourquoi 35 000€ ? Parce que c’est le salaire minimum que mes amis, eux-mêmes développeurs front, avaient eu à la sortie de leur école. Et surtout, parce qu’étant salarié depuis des années, je ne pouvais me permettre une baisse de salaire.

Au même moment, des élèves ayant fait et validé leur formation en même temps que moi recevaient des propositions de l’ordre de 27000€ à 30000€. La différence ? Eux cherchaient en Eure-et-Loir, moi en Île-de-France.

La suite m’a donné raison puisque pour mon premier CDI, j’ai eu le salaire que je désirais. Après trois ans d’expérience et un changement d’employeur, j’ai été augmenté. C’est bien le signe qu’il est possible d’évoluer très vite dans cette profession, aussi bien en terme de responsabilités que de rémunération.

Comment commencer ta carrière professionnelle de développeur web ?

Enfin, attention à cette rumeur qui prétend qu’il suffit de claquer des doigts suite à une formation pour trouver un emploi de développeur. C’est aussi vrai que c’est faux. Tu te heurteras très probablement à des entreprises qui demanderont une expérience de 2-3 ans minimum ou encore, que tu sois à l’aise sur de nombreuses technologies. Un bon nombre d’entre elles abusent et ne trouveront jamais l’employé qu’elles convoitent.

Je reçois ou lis énormément de messages, notamment sur LinkedIn, de personnes qui sortent de formations et, dépitées par cette situation, qui demandent comment faire pour décrocher leur premier CDI. De nombreuses réponses sont valables, et voici quelques pistes à explorer :

  • Créer des projets personnels qui dresseront un bilan de tes compétences, te permettront de t’entraîner et de gagner en compétences et en confiance.
  • Participer à des projets open-source sur GitHub.
  • Continuer de te former, même après ta formation : les technologies ne manquent pas et s’améliorer sur celles qu’on connaît déjà n’est jamais vain.
  • Postuler auprès des entreprises que tu affectionnes particulièrement, ça motive toujours un peu plus et facilite les entretiens.
  • Préparer les entretiens : rechercher les questions les plus souvent posées, les exercices les plus souvent proposés (contrairement à d’autres métiers, il n’est pas rare de devoir résoudre un problème algorithmique ou de créer un mini-projet durant un entretien d’embauche pour un poste de développeur)…
  • S’inscrire sur des sites tels que Talent.io : ils mettent gratuitement ton profil en ligne auprès d’entreprises qui te contactent directement par mail en fonction de tes compétences. Grâce à eux, j’ai décroché un CDI. Leur suivi est top avant et pendant la mise en ligne de ton profil, puis lorsque tu es en entreprise, histoire d’être sûr que tout se passe bien. Tout est gratuit pour toi, c’est l’entreprise qui te recrute qui leur verse une commission après validation de ta période d’essai.
  • Faire parler de toi sur les réseaux sociaux (LinkedIn notamment), aller à des meetups, écrire des articles, réagir à des débats, partager des news.
  • Et surtout : ne pas abandonner et se remettre en question.

Au-delà du salariat, via une entreprise de ton choix ou une SSII (désormais appelée ESN, qui t’enverra réaliser des missions chez ses clients), une autre alternative existe : le freelance.

Être développeur web, en freelance

Si tu ignores en quoi cela consiste, le freelance est un indépendant. C’est-à-dire que tu es ton propre patron. Tu gères toi-même tes horaires, le déroulé de tes journées, tes dates de congés, tes prix… ça fait rêver n’est-ce pas ?

Oui, mais être freelance, c’est aussi faire sa propre promotion, démarcher des clients, gérer la relation directement avec eux… Puis, les revenus ne sont pas garantis d’un mois à l’autre, du coup les vacances non plus. Je connais autant de freelances qui ont réussi que de freelances qui sont revenus au salariat.

Être développeur, comme cité plus haut, c’est partager ses connaissances et donc apprendre auprès des autres. C’est beaucoup moins facile de le faire lorsque l’on est indépendant, et donc relativement isolé, à moins de rejoindre des entreprises pour des missions temporaires en tant que freelance. Ce qui est tout à fait possible, via des entreprises de services ou parfois en direct.

Note également que, lorsqu’une entreprise recrute un freelance, elle s’attend à ce qu’il soit calé sur son sujet. Tu es l’expert à qui on fait appel pour un service ponctuel. Tu as intérêt à assurer !

Mais l’avantage de se lancer en solo, c’est aussi de se forger une expérience, de se créer un portfolio, qui permettront de trouver un CDI par la suite.

Toutefois, est-ce que tu voudras retourner au salariat après avoir goûté à l’indépendance ? Encore une fois, tout dépend de ta situation et de tes choix personnels. Généralement, il est conseillé de se forger une expérience en entreprise, puis de se diriger vers le freelance, si tel est ton objectif.

Mais si tu ne trouves pas d’entreprise, pourquoi ne pas ouvrir ton statut de micro-entrepreneur en attendant ? Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, chacune de ces options ayant ses avantages et ses inconvénients.

Qu’attends-tu pour te lancer ?

Tu l’auras compris, le métier de développeur web est vaste et exigeant. C’est un long chemin, mais qui se révélera très intéressant. C’est un métier dans lequel tu seras constamment en apprentissage. Tu peux être amené à participer au développement d’une application, ou d’un site visité par des milliers voire des millions d’utilisateurs.

Savoir que son travail impacte l’expérience de toutes ces personnes, résoudre un bug qui peut parfois prendre plusieurs jours, le développement d’une fonctionnalité, sont autant de satisfactions quotidiennes qui alimenteront ta passion et enrichiront tes compétences. Alors, prêt à passer le cap ?

Article rédigé par Philipe Pinceloup, qui a réalisé avec succès une reconversion dans une carrière de développeur web. Il est aujourd’hui développeur front-end chez Weekendesk.