On a tous peur d’être rejeté. C’est un sentiment tout ce qu’il y a de plus normal, et laissez-moi vous dire, 99% des êtres humains ressentent cette peur à un moment ou un autre, et cela à différents niveaux. Les 1% restant sont des menteurs.
Peu importe de quoi il s’agisse: engager la conversation avec un inconnu, demander une augmentation. aller dans une soirée où ne connait personne, demander un service à un ami, exposer son travail au regard des autres, essayer de vendre quelque chose… Toutes ces actions, qui nécessitent une interaction avec d’autres personnes, sont génératrices d’anxiété. Et à juste titre: il est très frustrant se faire rembarrer, que les gens nous regardent bizarrement, d’essuyer un refus sec, ou de voire son travail critiqué.
Pourtant, ce n’est pas une fatalité. Vous pouvez et devez combattre cette peur. Vous le devez car si vous laissez la peur prendre le dessus, vous n’avancerez jamais. Vous ne progresserez pas, et vous n’obtiendrez pas ce que vous voulez dans la vie. C’est aussi simple que ça.
Certes, c’est plus agréable de rester enfermé chez soi, enfoui sous sa couette et n’adresser la parole à personne. Au moins, vous ne risquez rien. Mais vous connaissez le proverbe:
Qui ne risque n’a rien.
Tout ce qui vaut la peine d’être obtenu se mérite d’une façon ou d’une autre, et vous aurez à l’acquérir presque tout le temps en interagissant avec quelqu’un d’autre. Donc, pour avancer dans la vie et obtenir ce que vous désirez, vous devrez obligatoirement affronter vos peurs et aller de l’avant.
Imaginez un instant que vous n’ayez jamais aucune anxiété à demander les choses dont vous avez besoin, à négocier ou réclamer votre dû ? Votre vie serait bien plus agréable non ? Évidememnt, il est impossible de ne pas ressentir d’anxiété. Nous sommes mentalement prédisposés à ressentir de telles émotions. Mais là n’est la question. Le courage, ce n’est pas l’absence de peur, mais accepter des l’affronter.
Faire face à la peur d’être rejeté et ne pas se laisser dévorer par l’angoisse est indispensable pour réussir à obtenir ce que vous voulez.
Alors comment combattre cet peur du rejet ? Comment vaincre ces démons qui nous font nous ronger les ongles et stresser à l’idée de demander quelque chose à quelqu’un ?
Ne positivez pas: posez-vous les bonnes question
Voici un conseil qui va à l’encontre de ce qu’on entend toujours: ne soyez pas trop optimistes.
On vous a surement déjà dit “motive-toi avant, prépare-toi en répétant des affirmations positives dans ta tête. Pense positif, dis toi que tu vas y arriver”, etc… Peut-être que ça fonctionne pour certains, je ne sais pas pour vous , mais pour moi, ça ne marche pas. J’ai beau me dire que je suis le plus fort, le plus beau, le meilleur, etc… Ça ne rend pas les choses plus faciles !
En se répétant des affirmations positives, il y a un effet vicieux: si l’on est pas persuadé de leur véracité, on a la sensation de se mentir à soi-même, ce qui nous fait encore plus douter de nous. C’est toujours mieux que de négativiser bien sûr, mais il existe une alternative encore meilleure: posez-vous les bonnes questions.
Au lieu de simplement vous dire “je vais y arriver” ou “ça va marcher”, formulez cela plutôt sous forme de question: est-ce que je vais y arriver ? Suis-je capable de réussir ?
L’idée est d’être le plus objectif possible, tout en restant optimiste. Il s’agit d’éviter un optimisme aveugle, un désir utopique. À la place, regardez la situation avec un regard légérement positif, mais pas trop. Juste ce qu’il faut pour réaliser que vous êtes capable de réaliser des choses, et que vous ne foncez pas forcément dans le mur. Cela vous permet également de (et c’est vital de le faire) relativiser dans l’hypothèse d’un échec.
Par exemple, si vous êtes anxieux à l’idée de demander une augmentation ou une promotion, ne vous dites pas “c’est sûr je vais l’avoir”, mais repensez plutôt aux efforts que vous avez fourni, à la qualité de votre travail ces derniers mois. Demandez-vous “Ai-je fait ce qu’il faut pour mériter cette promotion ? Est ce que je la mérite, et suis-je capable d’assurer dans mon nouveau rôle ?” tout en ayant quand même une pointe de positivité dans votre regard de la situation, mais sans excès. De toute façon, si vous voulez une promotion, c’est parce que vous pensez la mériter, non ?
Ensuite, toujours en tâchant de rester au maximum objectif, qu’est ce que vous risquez, au pire ? Un refus, tout simplement. Et alors ? Votre vie n’est pas finie, ce n’est pas la fin du monde. Un refus sur le moment n’est pas un refus définitif, et vous aurez d’autre occasion d’avoir une augmentation plus tard.
En restant objectif et en vous posant les bonnes questions, vous prenez conscience des possibilités que vous avez et réalisez qu’en cas d’échec ce n’est pas la fin du monde. C’est bien plus efficace que d’essayer de s’auto-convaincre à tout prix que vous allez réussir.
Débarrassez-vous de vos attentes
Le moyen le plus efficace pour relâcher au maximum la pression est tout simplement de ne pas trop en attendre des gens et des situations. Attention, il ne s’agit pas de se laisser aller au pessimisme ou au cynisme bien sûr. Simplement faire le vide dans son esprit, au moins ne serait-ce qu’au niveau de ce que l’on espère, réduit considérablement nos niveaux de stress.
En abordant les choses avec un esprit totalement neutre, et sans accorder d’importance démesurée à l’issue de vos actes, vous vous évitez d’angoisser juste avant.
Pour revenir à mon exemple précédent: vous voulez négocier une augmentation ? Bien, allez-y sans être émotionnellement attaché au résultat. Si vous la recevez, tant mieux, sinon, tant pis, ce n’est pas grave, vous vous débrouillerez autrement.
Quelqu’un vous intéresse et vous voulez connaitre cette personne ? Arrêtez d’en faire tout un plat. Abordez-la de manière informelle et voyez comment ça se passe. Oubliez tout objectif à atteindre, vous n’êtes pas une société cotée en bourse qui doit atteindre un objectif de performance.
Une des plus grandes sources d’anxiété chez les humains, c’est la prise de parole en public. C’est une des expériences les plus stressantes que je connaisse. Pour être moins stressé, oubliez l’idée de “conquérir le public” et faire un discours qui tue. Contentez-vous de le faire, et vous verrez bien comment ça se passe. Si les gens aiment, tant mieux, sinon tant pis, c’est la vie. Chacun retournera chez soi et reprendra sa vie tranquillement.
Bref, lorsque vous êtes anxieux à l’idée du résultat, débarrassez-vous de vos attentes. Faites les choses simplement et voyez comment ça se passe.
Soyez objectifs dans vos explications
Une habitude importante à prendre après les événements est de prendre du recul de manière le plus lucide possible, et d’adopter un point de vue neutre et le plus détaché possible.
La manière dont vous allez faire le point sur les expériences que vous avez vécues dictera comment vous aborderez les suivantes. C’est pour cela qu’il est vital de considérer les retours que l’on a en étant le plus détaché au niveau émotionnel. C’est lorsqu’on se laisse emporter par ses émotions qu’on a tendance à dramatiser les situations ce qui, en retour, nous prédispose inconsciemment à craindre les expériences similair dans le futur.
Concrètement, cela veut dire que vous devez voir les choses qui se sont déroulées aussi impartialement que possible.
Par exemple, si vous avez été au restaurant et que le serveur a été particulièrement désagréable, surtout ne le prenez pas pour vous. Il a peut-être passé une très mauvaise journée, ou est particulièrement stressé après avoir appris une mauvaise nouvelle. Cela n’excuse en rien son comportement, bien sûr, mais l’essentiel ici n’est pas de débattre du serveur, mais de vous; ne prenez pas les choses à coeur, spécialement contre vous.
Imaginons que vous ayez demandé une augmentation, et qu’on vous la refuse. N’allez pas vous dire que c’est parce que votre responsable vous déteste, ou pire, que vous êtes mauvais. C’est peut-être tout simplement que l’entreprise fait face à des difficultés temporaires, qu’elle n’a pas la marge de manoeuvre nécessaire pour votre augmentation.
En vous laissant emporter par vos émotions, vous jugerez systématiquement une situation en la rapportant à vous, et en venant à des conclusions complètement infondées: il s’est passé ceci parce que je suis mauvais, parce que je suis pas fait pour ça, parce qu’il ou elle me déteste, parce que le monde est contre moi, etc… Et ce type de réflexion est exactement celui qui vous préconditionne plus tard à craindre d’être rejeté de nouveau.
Au contraire, en vous forçant à être objectif, vous voyez les choses pour ce qu’elles sont, c’est à dire en fonction des informations que vous avez. Vous vous contentez d’observer sans faire d’interprétations trop subjectives. Cela atténue fortement le côté désagréable du rejet. Ce n’est plus à cause de nous, c’est juste un fait. Ça aurait été n’importe qui d’autre, ça aurait été pareil.
Relativisez
Après tout, qu’est ce qui peut vous arriver de pire ? Vous demandez un service, on vous le refuse. Vous demandez à quelqu’un de sortir avec vous, vous vous prenez un râteau. Vous faites un discours en public, on vous siffle. Et alors ? est-ce que ça vous est fatal ? Non ! Est-ce que ça ruine votre carrière ? Carrément pas ! Est ce que cela vous fiche pour l’éternité ? Non, vous accordez trop d’importance à votre propre personne, bien plus que ce que les autres vous accordent.
C’est là toute l’histoire: les gens oublient. Ce serveur désagréable, cette personne dans la rue, ce public… ils retournent tous à leur vie et vous ont vite oublié après quelque heures. Tout le monde est bien trop occupé par sa propre personne pour repenser à vous.
Dans 99,99% des cas, tout ce qui se passe sera vite oublié. C’est pour cela qu’il ne sert à rien de ressasser ces échecs et tous ces moments où on s’est fait rejeter.
Ne dit-on pas que la chance sourit aux audacieux ? Ces audacieux ne sont pas ceux qui ne se font jamais rejeter (ces gens n’existent pas) mais ce sont bel et bien les gens qui ne restent pas à se morfondre sur leur échecs et qui continuent d’avancer, peu importe les rejets auxquels ils font face.
Conclusion
Quand on y réfléchit bien, la peur du rejet est basée uniquement sur des suppositions, la plupart du temps infondées. Tout est une question de point de vue et d’état d’esprit. Lorsque vous voyez une situation et l’interprétez à votre manière, c’est votre choix et uniquement le vôtre. Les autres personnes, malgré leurs actions, n’interviennent pas dans vos conclusions: en réalité, tout repose sur vous.
Donc, au lieu de de vous faire des films sur le déroulement (catastrophique) éventuel des événements, puis trouver des raisons infondées pour expliquer pourquoi ils se sont déroulés ainsi, faites au plus simple. Ne réfléchissez pas trop avant de faire ce que vous voulez faire, ne sacralisez pas trop une demande en y mettant tous vos espoirs, et que l’issue vous soit favorable ou pas, tâchez de rester le plus objectif possible lorsque vous faites le point sur la situation.