Tous les freelances ne sont pas égaux. Quelle est la différence entre un vrai et un faux freelance ? Je m’explique.
Il y a “Freelance” et… Freelance
Être freelance, c’est le rêve pour certains. La liberté, être son propre boss, gérer sa barque… sauf que 9 fois sur 10, c’est du pipeau. Ce qu’on appelle être freelance, la plupart du temps, c’est être comme un salarié, sans les avantages, et avec des problèmes en plus.
Je dis ça parce que je suis passé par là. “Être freelance”, en soi, ça veut tout dire et rien à la fois.
Pour bien saisir la différence, il faut comprendre qu’il y a deux types de freelances : le technicien et le consultant.
Le “vrai” freelance à la base, c’est le consultant. Le “faux” freelance, c’est le technicien. C’est le vrai freelance qui fait rêver, mais 99% des gens que je connais ou croise qui se disent freelance sont des “faux” freelances.
Consultant vs technicien
Voilà comment je définis les deux et quelles sont leurs différences :
Le consultant, ou le vrai freelance, c’est le professionnel qu’une entreprise vient voir pour être guidée, conseillée, et qui propose la solution qu’il juge la mieux adaptée. On lui donne un objectif, il fait son boulot où il veut, quand il veux, et de la façon qu’il veut, tant que le résultat attendu est là. Il est payé à la performance, en proportion du résultat.
Le technicien, c’est la personne qui dispose de compétences pour réaliser des tâches bien définies. Il exécute ce qu’on lui dit de faire, chez le client ou parfois chez lui, aux heures définies par l’entreprise. En fait, il fait exactement la même chose qu’un salarié, à l’exception que c’est à lui de gérer la facturation et les soucis administratifs. Tout comme le salarié, il est payé au temps passé.
On peut être un technicien très bien payé, ce n’est pas un souci de paie en soi. Mais aujourd’hui, on vend trop le rêve du freelance comme celui de l’indépendance, alors que dans la très grande majorité des cas, c’est juste être un “salarié ++“.
Le problème du TJM : dépense vs investissement
Le “faux” freelance, c’est en quelque sorte comme avoir pleins de CDD. 3 mois par ci, 1 an par là, etc…
Une mission pour un vrai freelance, ce n’est pas “6 mois chez client X, 12 chez client Y”, c’est “faire gagner 20% de croissance”, ou “multiplier le chiffre d’affaires”.
Un technicien est une dépense. Un consultant est un investissement.
Si tu as un TJM, tu n’es pas freelance. Tous les salariés ont un TJM. C’est juste qu’il est exprimé au mois au lieu de jour.
D’ailleurs, le fait même de négocier un TJM est un problème. Quand on y réfléchit, ce concept de TJM est complètement biaisé. Dès le départ, le client essaye de minimiser ce que tu vas gagner, et toi tu essayes de faire payer le maximum possible au client.
Imagine qu’un client aie besoin d’un site web. Si tu te dis freelance avec un TJM de 500€ par jour, ton intérêt, c’est que ça dure le plus longtemps possible. Tout le contraire de ce que veut le client.
Du côté du client, plus vite il aura son site, plus vite il pourra démarrer son business. Donc, son intérêt est que tu prennes le moins de temps à réaliser son site web. Si tu le fais en un jour, c’est génial pour lui. Par contre toi tu ne facture qu’une seule journée.
Vos intérêts sont opposés, et c’est un gros problème.
Le vrai freelance travaille pour un résultat
Quand tu te positionnes en consultant, vos priorités sont alignées. Il n’y a pas de question de temps passé, mais de résultats. Peu importe que tu mettes un jour ou trois mois à faire le site, si l’objectif est commun.
Un vrai freelance a donc le même objectif que le client, c’est à dire obtenir un résultat chiffré. Et tu factures une portion de ce résultat. Ainsi, les objectifs sont alignés. Plus tu es efficace, plus le client gagne, et donc plus tu gagnes.
Dans ce type de collaboration, peu importe le temps que tu mettes, la solution que tu amènes ou l’endroit où tu travailles, ce qui compte c’est le résultat. Pas le nombre d’heures que tu as fait.
Plus de négociation sur le temps passé ou le TJM. Tu deviens un investissement, et c’est dans l’intérêt du client de bien te payer.
Alors, technicien ou consultant, lequel est-tu ?