Souvent mes amis me font part de leur “admiration” sur la manière dont je fais aboutir mes projets, la façon dont je vais jusqu’au bout des choses.

Pourtant je ne suis pas surhumain, je n’ai pas de formule magique. J’utilise une astuce simple et qui fonctionne: je m’y mets.

Eh ouais, c’est fou, non ? Pour être productif, il faut se bouger les fesses.

Ça parait évident, mais en réalité, la plupart du temps on passe à coté sans même s’en rendre compte.

Quand on a une tâche de moyenne ou longue haleine à accomplir, la première chose qu’on fait, c’est de l’envisager, puis on se projette mentalement l’ensemble des efforts nécessaires à accomplir tel ou tel projet.

Et c’est à ce moment que le piège se referme : l’ampleur de la tâche nous fait peur, et le simple fait de penser aux efforts à produire nous sappe toute notre énergie.

Clairement, cela peut être dur de se mettre sur ce projet qu’on veut faire depuis un moment, surtout lorsqu’on est installé confortablement devant la télé, ou après s’être occupés des enfants toute la journée, ou bien encore en rentrant tard du travail. Ce comportement est tout à fait compréhensible; à vrai dire, nous sommes humains, notre capacité à produire des efforts (notre motivation) est une ressource limitée.

Par exemple, voici une scène de mon quotidien, retranscrite dans les grandes lignes. C’est la fin de l’après-midi, l’heure du goûter et j’ai une petite fringale. Alors je décide d’aller chercher un petit quelque chose à manger dans ma cuisine. Je trouve un truc, et puis je me dit que ce serait sympa de faire une petite pause et de regarder la télé pendant que mange (j’adore regarder la télé en mangeant, c’est presque un toc).  Je m’installe dans mon canapé, j’allume la télé et zappe jusqu’à que je tombe sur la rediffusion d’un film sympa que j’ai vu il y a un bout de temps. Mais après avoir fini de manger, je me rends compte soudainement que malgré ma motivation initiale (qui était de me consacrer enfin à ce projet qui me tient tant à coeur), mon énergie s’est littéralement estompée à travers les coussins du canapé. La seule chose dont j’ai vraiment envie à ce moment c’est de m’avachir dans le canapé, et regarder le film jusqu’à la fin. Après tout, c’est un bon film. Et puis je suis déjà là, sur le canapé, devant la télé, Je sais déjà que ce soir ou demain je regretterai ces deux heures perdues à regarder un film que j’ai déjà vu et pendant lesquelles j’aurai pu avancer dans mon projet, mais tant pis, je m’y mettrai plus tard.

Mais je voulais vraiment m’occuper de ce projet. D’autant plus que c’est un projet qui non seulement est important mais aussi me tient à coeur, Il s’agit d’un projet qui me passionne - bien plus que de regarder un film que j’ai déjà vu. Alors voici ce que je fais : je conclus un marché avec moi-même. Je me fixe 10 minutes pour juste commencer à attaquer mon projet. Pas plus, pas moins, juste 10 minutes et après je peux retourner regarder le film ou faire d’autres choses. Et c’est là toute la beauté de la chose. 9 fois sur 10 la magie opère: je ne retourne pas devant la télé et je me consacre à mon projet pour une ou deux heures (voire plus).

La clé, c’est de s’y mettre. Car une fois qu’on s’y est mis, en réalité la majorité du temps on n’arrête pas au bout de 10 minutes. Pendant ces 10 minutes on se place dans un état d’esprit différent de celui qu’on avait sur le canapé. Bien sûr, ça ne marche pas à tous les coups, et ça n’est pas une obligation: admettons que je sois retourné voir le film, ce n’est pas grave. Au moins j’aurais commencé ou fait avancé mon projet, ne serait-ce qu’un peu.

Ce n’est peut-être pas une méthode révolutionnaire, mais quand on l’applique elle donne des résultats très efficaces. La prochaine fois que vous aurez la flemme de vous mettre au travail, pensez-y: mettez vous à la tâche juste 10 minutes, et après vous pouvez retourner à votre divertissement. La majorité du temps vous resterez à vous consacrer à votre tâche.