À vouloir être trop productif, on peut tomber dans un piège : celui de la fausse productivité.

La fausse productivité, c’est quoi exactement ? C’est quand on fait des choses pour être productif. Être productif est un moyen d’accomplir un but, mais pas le but en soi. Le problème vient quand “être productif” est le but.

Et vu le nombre de fois où je vois la question “comment être productif” posée, ça fait peur.

L’illusion de la productivité

Si on ne fait pas attention et qu’on ne prend pas de recul, à force de foncer la tête baissée, on oublie de faire la différence entre les choses qui sont importantes et celles qui ne le sont pas.

C’est pour ça, entre autres, que j’ai arrêté d’utiliser un logiciel de todolist. Avec un logiciel de todolist qu’on utilise tous les jours, il devient facile de remplir sa liste avec des tâches qui ne sont pas forcément importantes.

C’est piégeur, car c’est un moyen facile d’avoir l’impression de faire plein de choses. Imagine la personne qui veut se mettre au sport. Elle peut passer des journées à choisir le meilleur programme d’entrainement. Passer des heures à faire les magasins pour trouver le bon équipement. À choisir la meilleure app de suivi d’entrainement. Tout ça, sans jamais faire ce qui doit être fait : bouger, suer, faire du sport.

Un autre exemple très, très courant : quand on démarre un business. On peut passer des semaines sur son business plan. Faire des superbes présentations. Trouver le meilleur logo. Parfaire son discours. Alors qu’il y a qu’une seule chose importante à faire vraiment, c’est de trouver des clients.

On est capable d’une imagination incroyable pour s’inventer des choses à faire et avoir l’impression d’être productif, alors qu’en vrai il n’y a souvent qu’une seule chose à faire et qui fait réellement avancer les choses.

Efficacité vs efficience

Un autre piège vicieux, dérivé du même souci, c’est quand on veut absolument être efficient, presque toujours au détriment de l’efficacité.

L’efficience, c’est s’assurer de bien faire une tâche. L’efficacité, c’est s’assurer de faire la bonne tâche.

Quand on passe son temp à vouloir trouver la meilleur solution, à optimiser à tout prix, avant même d’avoir vraiment fait quoi que ce soit de concret, c’est q’on tombe dans le piège de l’efficience.

C’est comme quand une personne veut apprendre la guitare, mais passe des semaines à comparer le meilleur modèle à acheter, le meilleur cours à prendre sur internet, etc…

Au contraire, l’efficacité, c’est faire ce qui doit être fait et qui a le plus gros impact, peu importe si c’est le “meilleur moyen” ou pas. Dans l’exemple que je viens de citer, une personne efficace prendrait la première guitare qui lui tombe sous la main (prêtée par un ami ou trouvé dans le premier magasin de musique du coin) et commence à jouer tout de suite.

On améliore les choses en cours de route, pas avant

Et quand on étudie les grands artistes, les champions, les entrepreneurs qui ont réussi, on s’aperçoit qu’ils ont tous commencé de cette manière. Ils n’ont pas attendu le moment parfait ou les meilleurs conditions pour démarrer. Non, ils ont démarré comme ils le pouvaient, sans attendre et en s’améliorant sur le chemin.

On ne peut pas améliorer quelque chose qui n’a pas encore été fait. La volonté de vouloir faire tout bien parfait tout de suite est totalement contre-productif. Ça empêche tout simplement de démarrer.

Il faut d’abord commencer, faire quelque chose, n’importe quoi, puis ensuite observer ce que ça donne et ré-ajuster. C’est logique, pourtant on tombe trop facilement dans le piège de vouloir démarrer parfaitement.

Donc, si tu as l’impression d’être productif mais que tes efforts ne mènent à rien, pose toi la question : es-tu réellement productif où es-tu tombé dans le piège de la fausse productivité ?