Je me suis retrouvé de nombreuses fois dans des situations où je me suis dit :
“Je suis trop émotif” … “Si seulement je pouvais contrôler mes émotions”.
Ça t’est probablement déjà arrivé aussi. Sous le coup de l’émotion, tu as dit ou fait des choses que tu as regrettées ensuite. Mais était-ce vraiment dû à l’émotion ?
La réponse est non. Ce ne sont pas les émotions qui nous font faire des choses stupides. C’est l’impulsivité.
L’émotivité n’est pas l’impulsivité
Il ne faut pas confondre émotion et impulsion. Ce sont deux choses bien différentes.
On ne peut pas réfréner ses émotions. Ce serait idiot et futile de vouloir le faire. Les émotions sont un mécanisme biologique naturel et instinctif en réaction face à une situation, un événement ou un environnement.
Les émotions sont une très bonne chose. Être dénué d’émotion, ce n’est pas une chose enviable. Au contraire, c’est être à côté de la plaque, être déconnecté de la réalité. Tu sais comment on appelle les gens qui ne ressentent aucune émotion ? Des psychopathes.
Les émotions sont des signaux, des informations qui servent à nous donner des indications sur la situation présente. C’est ce qui nous permet de nous rendre compte que quelque chose ne vas pas, ou au contraire que les choses vont très bien.
Mais justement, il faut prendre ces signaux pour ce qu’ils sont : des indications. Ils doivent servir à une base de réflexion. Le problème, c’est quand ils deviennent le seul élément de réflexion utilisé.
En gros, il faut utiliser ses émotions pour penser, et non pas penser avec ses émotions. L’impulsivité, c’est quand on pense avec ses émotions. On réagit sur le coup de l’émotion et on laisse nos émotions guider nos actions.
Choisir de contrôler ses impulsions
Si on ne peut pas réfréner ses émotions, en revanche, on peut réfréner ses impulsions.
Pour ça, il faut utiliser ses émotions en s’arrêtant un moment, pour prendre du recul et observer ce qu’on ressent. Ne pas se laisser envahir, mais ressentir pleinement et observer. C’est ce qui nous permet de nous rendre compte qu’il y a un souci, qu’une situation doit être réglée.
Mais ça ne veut pas dire qu’il faut impérativement agir sur le coup de l’émotion. C’est ça l’impulsivité : céder immédiatement à l’émotion et agir sous le coup de celle-ci. Et c’est presque toujours une mauvaise chose.
Une fois qu’on a pris le temps de bien observer et ressentir une émotion, ensuite seulement, dans un second temps plus ou moins long, on peut agir avec la tête plus froide, avec plus de recul.
Si un automobiliste me fait une queue de poisson, ça va m’énerver. L’émotion, je la ressens quoi qu’il arrive, indépendamment de mon contrôle. En revanche, ce que je fais ensuite, c’est bel et bien moi qui le décide. Si je m’emporte, et que je réagis immédiatement et stupidement, en refaisant une queue de poisson à l’autre, c’est aussi un choix. Celui de l’impulsivité. Évidemment, c’est un mauvais choix, car il entraine un comportement dangereux pour tout le monde et n’amène aucune solution au problème.
Que vaut-il mieux faire ? Prendre son temps, accepter l’émotion et réfléchir : pourquoi est-ce que je suis énervé ? Pourquoi le fait de se prendre une queue de poisson m’énerve-t-il à ce point ?
Peut-être parce que je n’ai pas été capable d’anticiper les choses.
Ou bien peut-être que je suis trop pressé, trop stressé, et que je devrais conduire plus tranquillement.
Peut-être que j’aurai dû prendre les transports au lieu de la voiture.
Ça peut être plein de choses. Au-delà de trouver une réponse absolue, cela permet aussi de simplement se calmer et réfléchir à la meilleure réaction possible. Dans ce cas précis, c’est de laisser les gens conduire comme des cons s’ils en ont envie, prendre son temps et continuer sa route tranquillement.
En fin de compte, les émotions sont indispensables pour naviguer dans la vie, et c’est un tort de vouloir les réprimer. Au contraire, il faut les accueillir et les vivre pleinement. Il faut juste ne pas agir tout de suite en fonction d’elles.