“Comment j’ai raté ma startup”.

“Comment je me suis planté à mon entretien”.

T’as remarqué la mode de nos jours ? L’apologie de l’échec. Tous les blogs de motivation, les coachs de vie, et les pseudo-gurus n’ont que ça à la bouche : “Visez l’échec. Acceptez d’échouer pour réussir”.

Bien que je pense qu’ils partent avec avec une bonne intention, c’est vicieux comme conseil. Il faut accepter l’échec, pas le viser. Si tu vises l’échec… tu l’auras.

Mais il y une autre chose dont on parle beaucoup moins, qui se situe exactement entre l’échec et la réussite. Une chose qui est présente dans le quotidien de tout le monde, sans exception, et que pourtant peu de gens acceptent de reconnaitre: la médiocrité.

Bizarrement, tout le monde cherche à fuir la médiocrité. Être unique, exceptionnel. C’est pas la pire des choses d’entendre :

Ton travail est médiocre.

Alors qu’est ce qu’on fait ? Si on est pas sur de créer un chef d’oeuvre, on ne fait rien du tout. Et c’est ça le problème.

Accepte la médiocrité

À vouloir fuir la médiocrité, tu ne fais plus rien car tu ne te permets plus que la perfection.

Et c’est là le piège, car la perfection n’existe pas. La peur de la médiocrité te fait inventer des règles qui t’empêchent d’avancer. Tu t’imposes des limites virtuelles tous les jours à cause de cette angoisse de la médiocrité.

Comment peux-tu devenir meilleur si tu attends d’être déjà parfait ou presque pour commencer un travail ? Si tu veux progresser, autorise-toi la médiocrité. Accepte-la. Inclue-la dans ton quotidien. Donne-toi la permission de faire un travail moyen ou même mauvais chaque jour.

Accepte la médiocrité de tes résultats, pas de tes efforts

Attention, je ne dis pas qu’il faut rechercher la médiocrité et bâcler son travail. Au contraire, donne le meilleur de toi même dans tout ce que tu fais. Mais simplement, accepte que le fruit de tes efforts produise un résultat médiocre. C’est inévitable. Même Léonard de Vinci ou Mozart ont produit des choses médiocres.

Quand tu acceptes la médiocrité de tes résultats, une chose merveilleuse se produit: tu ne juge plus impitoyablement ton travail. Et c’est à ce moment que tu es le plus prolifique. La créativité nait de l’ouverture et du non-jugement. Quand on juge, avec de trop grandes attentes, on l’étouffe.

L’exceptionnel se construit sur le médiocre

Acceptes la médiocrité, et tu es “débloqué”. Ton travail n’est plus figé dans un cet état éternel “en préparation”.

Et lorsqu’il s’agit de produire, quantité rime avec qualité. Plus tu crées, plus tu peaufineras ton art, t’amélioreras et tu finiras par produire de la qualité.

Un écrivain n’attend pas l’inspiration pour écrire. Il écrit tout les jours. Et tout ce qu’il écrit quotidiennement est loin d’être génial. La grande majorité du temps, c’est médiocre.

Un dessinateur dessine tous les jours, pas seulement lorsqu’il est inspiré et sûr de faire un super dessin.

Un sportif de haut niveau s’entraine tous les jours, pas seulement les jours où il est en forme et susceptible de battre ses records.

Un grand compositeur compose tous les jours. Tu penses qu’il compose 365 chef d’oeuvres par an ? Son quotidien est fait de créations médiocres. Mais de temps à autre, une pépite apparait.

Un entrepreneur travaille sur son business chaque jour. Et chaque jour il se remet en question. Tu entends parler de la levée de fonds, du buzz, ou la revente pour des millions. Mais ça ne représente que quelques jours dans l’année. Tous les autres jours, l’entrepreneur doit travailler sur des choses beaucoup moins passionnantes : répondre aux emails client, démarcher, essuyer des refus, lancer un produit et faire un flop. Un vrai travail de fond pendant lequel il ne se passe rien, à part des échecs ou des résultats médiocres.

Au quotidien

C’est un phénomène vicieux car peu de gens en parlent et pourtant, c’est bien la médiocrité, plus que l’échec, qui fait partie de notre quotidien. Loin des échecs retentissants, des défaites spectaculaires et autres revers de fortune avec fracas, nos journées sont remplies de moments de médiocrité.

Mais c’est une fois que tu acceptes réellement cette médiocrité, plutôt que de la rejeter et vite l’oublier comme on balaie la poussière sous le tapis discrètement, que tu libéreras ton potentiel créatif et productif.

Peu importe ce que tu fais, si tu veux devenir meilleur et produire quelque chose de qualité, n’attends pas la motivation, l’inspiration ou les moments où tu sens que tu vas être bon.

Travaille chaque jour, même si tu trouves ça nul ou que tu as l’impression que ça ne sert à rien. Car c’est dans la régularité et la continuité, et donc l’acceptation de la médiocrité, que se forgera ton succès.