Ça y est, tu as pris ta décision. Tu as l’idée du siècle, tu es motivé, tu t’es renseigné, tu t’es préparé, et tu es déterminé. Tu vas lancer ta boite. Et pour ça, hors de question de rester employé. Tu vas te mettre à ton propre compte et faire le grand saut : tu va démissionner pour te lancer.
Après tout, Steve Jobs, Bill Gates, Mark Zuckerberg, et tous ces grands entrepreneurs, n’ont-ils pas quitté leur boulot ou la fac pour lancer leur boite et devenir ce qu’ils sont aujourd’hui ?
Holà, pas si vite.
Tu t’apprêtes à faire une très, très grosse erreur.
C’est une erreur que j’ai du faire 3 fois avant de comprendre. À trois reprises, j’étais persuadé que je tenais la bonne idée et qu’il était temps de quitter mon boulot pour lancer ma startup.
Sauf que quitter son job, c’est se mettre en condition de scarcité.
Pour faire simple, c’est comme si tu te jetais à l’eau en espérant construire un bateau pendant que tu nages. Dans les cercles entrepreneuriaux et startups, il y a un proverbe qui traine :
Être entrepreneur, c’est se jeter dans le vide en construisant son parachute pendant la chute.
Le mec qui a dit ça n’a visiblement jamais sauté d’une falaise ni même eu une crise de panique, parce que si ça avait été le cas il saurait que si tu sautes dans le vide sans parachute, tout ce que tu peux faire c’est crier “AAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaahhhh”.
Le manque de ressources t’empêche de penser clairement
Quitter son boulot pour lancer son idée, c’est se mettre en galère. Et quand tu es en galère, tu n’as pas les idées claires. Tu n’est pas créatif. Pire, tu fais des choix orientés en fonction de gains financiers immédiats, ce qui est rarement une bonne chose. Tu fais des concessions, des compromis.
Un exemple tout bête : imaginons que tu veuilles lancer une agence (web, de pub, design, peu importe). Quand tu ne sais pas si tu auras de quoi manger à la fin du mois, tu vas prendre le premier client qui veut bien travailler avec toi. Hors, le succès d’une agence dépend au moins à moitié des clients avec qui elle travaille.
Le pire qui puisse t’arriver (et ça arrive très vite), c’est de commencer à courir après l’argent. C’est inévitable si tu n’as plus de salaire qui tombe à la fin du mois, tu vas vite te retrouver à te demander tous les jours “comment je peux gagner de l’argent aujourd’hui”. Et c’est la pire question que tu puisses te poser pour lancer et faire prospérer ton business.
Ça va te faire faire tous les mauvais choix. Ça va te rendre aigri et stressé.
Un business qui démarre est rarement à plein temps
Autre problème : quand tu démarre un projet, c’est très rare que celui-ci demande de s’y consacrer à temps plein au début. Tu penses que c’est le cas, mais en réalité, quand tu te retrouves à vouloir bosser 40h par semaine sur un projet qui vient juste de naitre, tu passe 38h à faire des choses inutiles.
C’est un piège : comme tu te retrouves à plein temps à bosser sur le projet, tu t’inventes des choses à faire. Et tu passes des heures sur des choses qui ne sont pas importantes. Tu t’inventes des tâches pour occuper le temps libéré par l’arrêt de ton boulot. Tu te dis qu’il te faut un site, un super logo, que tu fasses des belles présentations…
La vérité c’est qu’au début de tout projet, quelques heures par semaine suffisent largement, si ces heures sont utilisées correctement.
Bref, quitter ton travail parce qu’à côté tu as un business qui tourne et te rapporte autant voire plus que ce que tu gagnes à ton boulot actuel ? Vas-y fonce.
Mais quitter ton travail parce que tu pense avoir l’idée du siècle et tu veux t’y consacrer à 100% ? Tu vas vite le regretter.
D’ailleurs pour info, Bill Gates n’a pas quitté la fac pour lancer Microsoft. Il a quitté la fac parce que Microsoft commencait à ramener pas mal de pognon. Pareil pour Mark Zuckerberg et Steve Jobs.